par Francis CAROLE
Depuis quelques mois, Yves-Léopold MONTHIEUX -dont nous avions oublié jusqu’à l’existence- se plaît, de manière répétitive, pathologique, voire vicieuse, à répandre contre nous toutes sortes d’imprécations fantaisistes.
Après avoir brillamment étalé son expertise stratosphérique en histoire, en économie, en philosophie, en sociologie, le voilà maintenant en grand Hannibal de la géopolitique et en stratège émérite du combat patriotique.
Une obsession l’habite : Francis CAROLE. Chacun comprendra dès lors que nous n’ayons d’autre choix que celui de le remercier, avec l’ardeur nécessaire, pour son attention abusive envers notre personne…
Y’A BON BANANIA
D’abord, le sieur Yves-Léopold MONTHIEUX, comme ces esclaves qui n’ont comme seul horizon intellectuel et existentiel que celui de leurs maîtres, voue une haine inextinguible à l’Azerbaïdjan et à tous ceux qui osent s’y aventurer.
Du sommet de la Tour Eiffel, le maître crie :
« Mort à l’Azerbaïdjan » ! ». Et de son île lointaine, les oreilles aussi larges qu’un Very Large Telescope, Yves-Léopold reprend : « Ouiiii ! Mort à l’Azerbaïdjanananan! Tuons les tououousss ! Mort au dictateueueurrr ! ».
Et le maître rit de son propre succès qui est au-delà de ses espérances : « Bravo ! Bon esclave ! Gentil ! ». Yves-Léopold rit aussi. Tout son corps rit, en soubresauts pathétiques et incontrôlés. Il
est satisfait, heureux. Y’a bon Banania…
Est-ce que ce sont les Azerbaïdjanais qui ont réduit ses ancêtres en esclavage, massacré des populations entières, torturé celles et ceux qui osaient résister, violé femmes et enfants au nom d’une très hypothétique « supériorité raciale » ou d’une « mission civilisatrice » qu’un bien étrange « Dieu » leur aurait confiée ?
Certes non ! Mais la parole du maître est d’or : « À mort l’Azerbaïdjan ! ». Pour l’esclave, l’ennemi du maître est son ennemi personnel. Il n’y a pas d’autre équation possible. Il n’a pas besoin de la rationalité de l’analyse, de la rigueur intellectuelle et de la nuance de l’intelligence. Son corps tressaute d’une haine maladive, presque meurtrière, contre des gens qu’il ne connaît même pas et qui ne lui ont fait aucun mal. Incapable -par lâcheté et aliénation mentale-de s’en prendre au maître, il dévore celui qu’il ne connaît pas et que son bourreau lui désigne.
Comment ne pas penser à ce film de Quentin TARANTINO , « Django Unchained », dans lequel Samuel L. JAKSON interprète le rôle de Stephen, un majordome noir encore plus haineux et radicalisé que son maître caucasien dans les délires suprémacistes blancs ?
À côté du majordome Stephen, Uncle Tom apparaît presque comme un personnage sympathique…
L’HYPOCRISIE COMME BOUSSOLE
Yves-Léopold MONTHIEUX appartient malheureusement à cette catégorie d’afro-descendants dont -mystère de l’épigénétique ?-le sens critique a été complètement annihilé par le système colonial et qui est corps et âme soumis à l’idéologie suprémaciste française, à ses falsifications et à ses ruses.
Pourquoi ne l’entendons-nous jamais dénoncer les massacres de Gaza et le génocide du peuple palestinien, avec les armes françaises et le soutien actif de l’Etat français et des États-Unis dans les instances internationales ?
Pourquoi est-il muet comme un lapia repu quand le néocolonialisme français sévit en Afrique, réduisant à la simple survie l’existence de centaines de millions d’enfants, de femmes et d’hommes ? Se satisfait-il de ces milliers d’Africain.e.s qui, fuyant la misère organisée par les anciens colonisateurs, vont mourir dans la
Mer Méditerranée ?
Pourquoi n’a-t-il jamais émis même un son d’indignation lorsque l’Etat français a été complice du génocide au Rwanda ou lorsque, aujourd’hui, des marchands d’armes français alimentent le massacre de millions de civils à l’est du Congo pour irriguer de coltan les veines de l’économie capitaliste ?
Pourquoi se cache-t’il courageusement quand l’Etat macronien viole le droit du peuple kanak à l’autodétermination, déporte les résistant.e.s et assassine des adolescent.e.s ?
Certes, il est commode d’accuser les autres d’être des « dictateurs », mais peut-on, objectivement, considérer qu’une « démocratie » qui pille et massacre à l’extérieur soit autre chose qu’une dictature qui, pour tromper les idiots du village, se drape des couleurs chatoyantes d’une pseudo-démocratie ?
D’autres l’ont écrit avant nous : l’Occident ne peut pas prétendre porter les plus hautes valeurs de l’humanité dans ses frontières et détruire cette même humanité dans le reste du monde comme si ce « reste » de la planète était peuplé par une sous-humanité à laquelle les critères du bien, du juste, du beau ne pouvaient, par nature, s’appliquer. C’est cela le suprémacisme blanc qui sévit depuis des siècles partout. Or, là où existe des pouvoirs suprémacistes -avoués ou hypocritement dissimulés- qui nient l’humanité des autres, il ne peut y avoir de démocratie au sens propre. Les peuples des « métropoles » dominant le monde sont appelés, d’une manière ou d’une autre, tôt ou tard, à être les victimes de la violence intrinsèque de leurs propres États « démocratiques ».
L’illusion d’un paradis « démocratique » européen tranquille, respectueux des droits humains et de La Liberté, affrontant, solitaire, des océans de « dictatures », a toujours relevé d’une grande falsification idéologique désormais battue en brèche partout. Chacun sait aujourd’hui que c’est l’Occident qui
organise le désordre et, en grande partie, la misère du monde. Et chacun sait que ce désordre et cette misère finiront par le rattraper.
L’adoration de Y.L MONTHIEUX pour l’Etat français et ces crimes anciens ou nouveaux contre l’humanité le disqualifient pour parler de « démocratie » ou de « dictature ». Il eût été plus honnête, au nom de la simple prophylaxie intellectuelle, qu’il se tût.
« DICTATURE »: LE VOCABULAIRE DE LA PROPAGANDE OCCIDENTALE
Pour celles et ceux qui se donnent la
peine de réfléchir, les mots « démocratie » et « dictature », utilisés par les États impérialistes occidentaux, participent de leur attirail idéologique de propagande.
Certes, la réflexion fondamentale rigoureuse conduit, dans l’absolu, à distinguer radicalement les deux termes.
Par contre, la propagande impérialiste ne se préoccupe pas du « détail» de la réflexion fondamentale. Ainsi, le Burkina Faso dirigé par Thomas SANKARA était une « dictature », aux yeux de la France. Il a suffi que Blaise COMPAORÉ assassine SANKARA et embrasse les fesses (« bonda ») de la France (pour reprendre la célèbre formule d’un maire du Nord de la Martinique) pour que ce pays devienne une « démocratie », « amie de la France ».
Entre 1948 -date de l’institution de l’apartheid- et les années 1980, la très démocratique France a entretenu d’excellentes relations avec les gouvernements racistes et suprémacistes d’Afrique du Sud, leur livrant les armes les plus sophistiquées contre les combattant.e.s anti-apartheid et les révoltes anticolonialistes africaines et coopérant avec eux dans la centrale nucléaire de Koeberg.
Et évidemment, l’Afrique du Sud, sans aucun doute dans l’esprit de MONTHIEUX, appartenait au « moindre libre » et au « camp » de la démocratie » !
De même, curieusement, le Qatar, qui finance Paris St Germain et, dit-on, « en même temps », des « groupes terroristes islamistes », n’a jamais été désigné comme une dictature par la France.
En quoi le Qatar, l’Arabie Saoudite (dont, MBS, le prince héritier, fait découper en petits morceaux des journalistes qui lui sont hostiles), Israël (État voyou où règne un véritable apartheid et qui est responsable du génocide en cours des Palestiniens), avec qui la France entretient d’excellents rapports d’obséquiosité, seraient-ils plus démocratiques que l’Azerbaïdjan ?
En définitive, Paris et les capitales du monde occidental se sont toujours accommodées des vraies dictatures, quand elles ne les ont pas suscitées, alimentées et soutenues jusqu’au bout. Le choix du qualificatif attribué aux pays tiers est toujours une affaire de rapports de force et d’intérêts géostratégiques. Jamais une affaire de principes et de théorie politique.
Yves-Leopold MONTHIEUX ne l’a pas compris. Il n’est que l’écho, encore plus caricatural, du maître.
LES INTÉRÊTS DE LA « DEMOCRATIE » EN PAYS DE « DICTATURE »
Un minimum de curiosité aurait pu amener notre grand maître en géopolitique à considérer que même les déclarations françaises sur Bakou ne sont que jeux de postures.
Ainsi, alors même que l’État français fait voter précipitamment une loi pour tenter de criminaliser l’action internationale des patriotes de colonies françaises, il entretient avec l’Azerbaïdjan une coopération très large.
Des hommes d’affaires d’Azerbaïdjan se sont même intéressés au financement du Racing Club de Lens, avec la bénédiction de l’État français bien sûr !
La coopération culturelle et universitaire constitue un axe fort entre les deux pays : Université France-Azerbaïdjan (UFAZ) en lien avec l’Université de Strasbourg, Centre Culturel Français à Bakou, bourses attribuées aux jeunes azéris étudiant le français etc…
Sur le plan politique, la France a voté en faveur de l’organisation de la COP 29 à Bakou, en novembre 2024 et elle s’y rendra effectivement, même si Y.L. MONTHIEUX est « rouge » vif de rage.
Rappelons en outre que la présidente de la commission européenne s’est récemment précipitée à Bakou afin de signer un « Accord pour un nouveau partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie » qui court jusqu’en 2027.
Dans ce secteur de l’énergie (pétrole et gaz), les entreprises françaises comme TotalEnergie sont extrêmement actives, en investissant par exemple dans les projets d’exploitation des hydrocarbures au fond de la Mer Caspienne plus de 3,5 milliards d’euros.
Les importations de pétrole azerbaïdjanais en France ont augmenté de 280% en 2022. Les exportations françaises vers le pays du président Ilham ALIYEV, dans la même période, sont en hausse de 37% : produits pharmaceutiques, parfum, produits cosmétiques, équipements mécaniques, électronique etc…
Et Yves-Leopold qui pensait naïvement que les « démocraties », par principes éthiques, refusaient de coopérer avec les « dictatures sanglantes » ! Quelle déception ! C’est à se jeter nu dans les profondeurs abyssales du Canal Levassor !
Les incohérences, les mensonges et les turpitudes de l’impérialisme sont tels que, paradoxalement, les prétendues démocraties et leur propagande anachronique en viennent à pousser les peuples à se méfier du mot « démocratie » et de ceux qui le prononcent. Pitoyable victoire !
Nous sommes à une période de basculement des rapports de force mondiaux. L’apparition des BRICS en est une des manifestations. Le vieux monde dont le règne a duré cinq siècles s’effondre. D’autres puissances émergent et menacent la suprématie occidentale. C’est une période d’intensification des risques de guerre et des affrontements idéologiques.
Nous considérons qu’en tant que nation disposant de son droit inaliénable à l’autodétermination, la Martinique a vocation à établir des relations avec tous les peuples de notre planète, sur la base d’une coopération respectueuse de ses intérêts, sans jamais devoir pour autant s’aligner sur les orientations politiques et idéologiques de ses partenaires potentiels.
Notre décision, en juillet 2023, de nous rendre en Azerbaïdjan, qui présidait alors le Mouvement des Non-Alignés, repose sur cette démarche. Yves-Leopold MONTHIEUX, lui, a fait le choix de rester l’éternel esclave de la France. Nous, nous faisons le choix de la liberté, de notre liberté, de la liberté de notre peuple, sans haïr aucun peuple et sans nous soumettre à aucun État.
Francis CAROLE
MARTINIQUE
Dimanche 1er septembre 2024