Ce mercredi 11 janvier, le Parti communiste martiniquais a tenu, comme chaque
année, à rendre hommage à André ALIKER. Aux côtés des militant.e.s du PCM, étaient présents le PALIMA (représenté par Francis CAROLE), le MIM (une délégation dirigée par Alfred MARIE-JEANNE), le CNCP-Asé Pléré Annou Lité ( avec Edmond MONDÉSIR), le député Marcelin NADEAU ainsi que des membres de la famille ALIKER.
À cette occasion, le PCM a honoré la mémoire de plusieurs de ses dirigeant.e.s qui ont marqué l’histoire de la Martinique : Camille SYLVESTRE, Yvette MAUVOIS, Jane LÉRO, Solange FITTE-DUVAL, Armand NICOLAS, Jules MONNEROT, René MENIL, Georges GRATIANT, Léopold BISSOL, Thélus LERO, Victor LAMON, Georges FITTE-DUVAL, Georges MAUVOIS, Emile CAPGRAS…
La vie d’André ALIKER a été celle de l’engagement communiste et du combat sans concession contre la corruption, un mal profond, consubstantiel à la société coloniale martiniquaise. Encore aujourd’hui, dans le mutisme d’un « journalisme » pour l’essentiel de connivence, ce mal prospère sur fond de commerce de la drogue, de vol de terres, d’enrichissement illégal, de trafic d’influence, d’empoisonnement de notre peuple « sanctionné » par un non-lieu. Les mêmes sont à la manœuvre. Plus d’autres, pas moins affamés que les premiers… Nous vivons dans une société
de toutes les compromissions, cadenassée par l’opacité de silences étranges.
Le destin d’André ALIKER nous enseigne l’esprit de principes, la droiture morale, le courage et le dévouement à notre patrie et à notre peuple.
Issu d’une famille d’ouvriers agricoles, combattant reconnu pour son courage lors de la première guerre mondiale, ALIKER devint membre du groupe communiste Jean Jaurès puis rédacteur en chef du journal « JUSTICE ».
C’est en dénonçant dans son journal le scandale financier organisé par Eugène AUBÉRY (les mêmes) qu’il devint la cible des békés et de l’Etat colonial. Ne pouvant le corrompre, les maîtres de la Martinique le font assassiner. Ainsi, le 12 janvier 1934, son corps est retrouvé ligoté sur la plage de Fond-Bourlet, à Case-Pilote.
Le procès de l’assassinat d’André ALIKER se termina par une manière de non-lieu. En effet, le 22 janvier 1936, la cour d’assises de Gironde acquitta les meurtriers. Le commanditaire du crime ne fut, quant à lui, jamais inquiété. La France, la prétendue « patrie des droits de l’homme », rendait ainsi sa « justice ». Près de cent ans après, dans l’affaire de l’empoisonnement des peuples martiniquais et guadeloupéen au chlordécone, c’est la même « justice » qui persiste dans l’impunité des criminels.
La rédaction
MARTINIQUE
Jeudi 12 janvier 2023