Par Francis CAROLE
Le samedi 20 avril constituera sans doute une date clef dans la volonté des organisations souverainistes de Martinique, Guadeloupe et Guyane de raviver le feu salutaire de la solidarité entre nos pays dans la lutte décoloniale contre l’impérialisme français.
En effet, le PALIMA, le MODEMAS pour la Martinique), le MDES (pour la Guyane) et l’ANG, le KSG et l’UPLG (pour la Guadeloupe) se sont réunis en Martinique afin de mieux coordonner leur action, notamment sur le plan international.
Nous sommes entrés dans une période de profondes mutations des rapports de force au niveau mondial. Le déclin des puissances européennes, amorcé dès la fin de la seconde guerre mondiale, n’a cessé de s’accentuer tandis que de nouvelles puissances-la Chine en tout premier lieu- émergeaient.
Désormais, la France n’est plus qu’une puissance moyenne qui-en dehors de la propagande cocorico-ne pèse plus, de manière significative, sur le destin du monde.
Chassée honteusement des pays africains qu’elle n’a cessé d’exploiter sans vergogne, elle s’accroche aux derniers confettis de son empire colonial. En Kanaky, Martinique, Guadeloupe, Guyane, Polynésie, elle mène une politique de repeuplement au profit de ses ressortissants. La loi sur le dégel du corps électoral en Kanaky ne constitue qu’une illustration de cette politique rétrograde et agressive.
Ce contexte doit être mis à profit par les organisations souverainistes de nos pays pour renforcer l’organisation et la mobilisation de leurs peuples, dans la perspective de leur pleine libération du joug colonial français et de la construction d’une alternative plus conforme à leurs intérêts et à leur épanouissement.
Depuis le « Ralliement International » de Cayenne, en novembre 2022, les rencontres de Bakou, la constitution du Groupe d’Initiative de Bakou, les actions menées au siège de l’ONU à New-York, à Genève ou à Kampala, les organisations anticolonialistes des colonies françaises (Polynésie, Kanaky, Corse, Martinique, Guadeloupe, Guyane) n’ont cessé, dans cette nouvelle période historique, de consolider leurs liens.
La rencontre du samedi 20 avril a permis de définir les initiatives collectives qui seront mises en œuvre par nos organisations afin de faire réinscrire la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser et d’obtenir un statut d’observateurs au sein du Mouvement des Non-Alignés. À cet effet, une intense campagne sera menée dans la zone Caraïbes-Amérique et à l’échelle mondiale dans les prochains mois.
Les organisations à l’origine de cette démarche considèrent que tout doit être entrepris, dans chacun des pays concernés, pour associer à cette dynamique l’ensemble des organisations anticolonialistes et les franges les plus larges de nos peuples.
La prochaine rencontre se tiendra à Cayenne.
Francis CAROLE
MARTINIQUE
Dimanche 21 avril 2024