À l’invitation du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), membre observateur du Mouvement des pays Non-Alignés (NAM en anglais), une délégation constituée de représentants de la Martinique (Francis CAROLE), de la Guyane (Jean-Victor CASTOR)et de la Guadeloupe (Patrick TACITA), participe officiellement, ces 19 et 20 janvier, au 19e Sommet de cette organisation qui est constituée de 131 États et représente 4 milliards 600 millions d’habitants sur les 8 milliards que compte notre planète.
Cet important rendez-vous se tient à Kampala, en Ouganda dont le président, après l’Azerbaïdjan, assure désormais la présidence de ce vaste mouvement.
Le thème central retenu pour ce 19e Sommet exprime les ambitions du Mouvement des Non-Alignés sur les enjeux de développement :
« Approfondir la coopération pour une richesse mondiale partagée. »
Dans un monde confronté au réchauffement climatique, au mal-développement, à l’approfondissement des inégalités, aux risques de guerre et à la prétention des grandes puissances de maintenir à tout prix les privilèges acquis par la domination du monde, le défi posé est bien là. Pas seulement pour les pays membres du NAM ! Il l’est aussi pour nous Martiniquais et, plus généralement, pour l’ensemble des dernières colonies françaises.
Celles et ceux qui considèrent que le statut départemental-colonial est un confortable et éternel cocon qui nous tiendrait hors des bouleversements du monde se trompent. La Martinique est dans le monde et elle ne peut faire l’économie de la réflexion sur son propre développement et sa place dans le monde.
Face à une Organisation des Nations Unies dominée par les privilèges d’un petit club d’États utilisant pressions économiques et militaires pour préserver leurs intérêts, le Mouvement des Non-Alignés peut constituer un espace de débats pour prendre en charge les grandes menaces globales actuelles et constituer une véritable plateforme de coopération Sud-Sud.
La Martinique doit poursuivre ses efforts pour ouvrir d’autres horizons pour son futur qui ne passe pas par un tête-à-tête pathologique avec la France mais par l’ouverture à la zone Caraïbe-Amérique et au monde.
Francis CAROLE
Samedi 20 janvier 2024
Kampala-Ouganda