Les 5 et 6 juillet 2023, à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, était convoquée la réunion ministérielle du bureau de la coordination du Mouvement des pays Non Alignés.
Créé en 1961, dans le prolongement de la Conférence de Bandung, le mouvement des pays non alignés compte 120 membres et 17 observateurs, dont des pays comme l’Inde, l’Afrique du Sud ou encore, plus près de nous, Grenade, St Vincent, Barbade etc…
C’est dans ce contexte qu’une table ronde s’est tenue sur le colonialisme et la réparation.
Sollicité, le PALIMA a chargé Francis CAROLE de le représenter.
Nous reproduisons ci-après la déclaration finale qui a été adoptée.
DÉCLARATION FINALE – TABLE RONDE DE BAKU
« Vers l’élimination totale du colonialisme ».
1ere édition organisée à Baku (Azerbaïdjan)– 6 juillet 2023
Le 6 juillet 2023 s’est tenue à Baku une table ronde, à l’initiative du Centre d’Analyse des Relations Internationales, à l’occasion de la Réunion ministérielle du Bureau de coordination du Mouvement des Pays non alignés dont la République d’Azerbaïdjan assure la présidence.
Cette conférence dédiée aux peuples sous domination coloniale à travers le monde , et singulièrement aux dernières colonies françaises des Caraïbes, d’Amérique du Sud, du Pacifique et de l’Océan indien, a permis à l’ensemble des parties prenantes d’échanger sur les méfaits des politiques de l’État colonial français dans leurs pays respectifs.
En effet, le mouvement des pays non-alignés -qui regroupe 120 pays couvrant l’ensemble des continents- a considéré qu’il était de son devoir, en tant que plate-forme mondiale de lutte contre le colonialisme, de définir de nouvelles perspectives de travail afin de soutenir les peuples encore en lutte contre la domination coloniale, sur la base des principes fondamentaux du droit international ainsi que du NAM définis à Bandung et des intérêts des peuples considérés.
À l’initiative du Centre d’Analyse des Relations Internationales, les indépendantistes et nationalistes de Martinique, de Guyane, de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie Française, ont réaffirmé et souligné la validité la pertinence des positions de principe du Mouvement NAM dans la lutte contre les pratiques coloniales et néocoloniales.
Les échanges des différents mouvements de décolonisation à Bakou, République d’Azerbaïdjan ont mis en évidence la nocivité des politiques coloniales qui menacent le devenir de ces peuples, voire, à terme, leur survie.
Ainsi :
La Guyane vit une situation sociale particulièrement dégradée (plus 50% de la population sous le seuil de pauvreté et 30% de chômage); les ressources naturelles sont pillées et 90% de la terre est propriété privée de l’État français.
La Martinique et la Guadeloupe sont confrontées à deux catastrophes majeures : le génocide par substitution qui s’inscrit dans des stratégies larvées de peuplement et l’empoisonnement au chlordécone qui affecte gravement les écosystèmes naturels et la santé de la population , avec des taux records de cancers.
En Nouvelle-Calédonie, le FLNKS conteste le 3eme référendum de 2021 et réaffirme le droit du peuple colonisé de la Nouvelle-Calédonie à disposer de lui-même.
La Polynésie est désormais engagée dans une perspective de décolonisation définitive et le Tavini huiraatira no te Ao Maohi, Parti indépendantiste présidé par Mr Oscar Temaru, souhaite obtenir le statut d’observateur au sein du Mouvement des Pays Non-Alignés.
Plus largement, les mouvements anti-colonialistes présents à Baku, soutenus par le réseau de diplomatie non-gouvernementale de la sphère Africa Mundus, réclament réparation pour les crimes coloniaux qui ont frappé tant les Afro-descendants que les peuples autochtones.
Ils appellent les pays du monde ainsi que les organisations internationales, y compris l’ONU, à soutenir les démarches de nos peuples visant à faire respecter leurs droits fondamentaux.
Ils s’engagent à poursuivre et amplifier leurs luttes jusqu’à l’émancipation totale de leurs peuples, l’éradication du colonialisme, en vue de la construction d’une nouvelle approche des relations internationales fondée sur la coopération mondiale entre les peuples, l’équité et le respect de la souveraineté des peuples.
Les parties prenantes se sont mises d’accord pour créer le Groupe d’Initiative de Bakou sur le colonialisme français et ont exprimé leur volonté de poursuivre leur Coopération.
Centre d’Analyse des Relations Internationales
-Farid SHAFIYEV
Mouvement de Décolonisation et d’Emancipation Sociale
-Maurice PINDARD
-Cindy POLLUX
-Jean-Victor CASTOR
Parti pour la Libération de la Martinique
-Francis CAROLE
Mouvement des démocrates et des écologistes pour une Martinique souveraine
-Claudette DUHAMEL
Tavini Huiraatira no te Ao Maohi
-Oscar TEMARU
-Anthony GEROS
-Léon TEFAU
-Ella TOKORAGI
FLNKS
-Roch WAMYTAN
-Magalie TINGAL
Africa Mundus
-Emmanuel ARGOT
-Edwin DHAITI