Le thème de la « souveraineté alimentaire », analysé par Gilles JEAN-BAPTISTE, a provoqué un vif intérêt de ceux et celles qui ont participé au « vendredi du PALIMA », le vendredi 17 mars au siège du PALIMA.
Gilles JEAN-BAPTISTE, ingénieur agroéconomiste, a d’abord rappelé les peurs anciennes ou plus récentes, savamment entretenues à ce niveau, qui ont alimenté la construction de notre peuple depuis l’esclavage.
Il parla de « guerre idéologique » imposée au peuple Martiniquais et cita plusieurs faits ;
- « An tan Robè », souvenir d’une « autarcie alimentaire rude »
- « L’exemple d’Haïti » brandi comme repoussoir
Il cita même l’élection possible de François MITTERRAND en 1981 qui fut utilisée afin d’attiser ces peurs :
« Si Mitterrand pasé, nou ké manjé roch »
Selon lui, il est impératif de changer notre manière de voir et de s’affranchir de ces peurs.
Il a ensuite interrogé plusieurs notions :
- L’autosuffisance alimentaire
- L’autonomie alimentaire
- La sécurité alimentaire
- La souveraineté alimentaire
A propos de cette dernière notion, Gilles JEAN-BAPTISTE signala qu’elle était basée sur le travail en harmonie avec la nature, la réduction des distances, des gaspillages, et la prise en compte des besoins physiologiques…
Selon lui, cette notion représentait un progrès, une étape possible, mais n’était pas suffisante.
Partant de là, il posa « le développement autocentré » comme objectif fondamental à atteindre :
- Développement durable
- Stratégie économique basée sur le développement de la production intérieure
- Allier développement et santé (rôle accru des médecins, des nutritionnistes…)
- Nécessité de quantifier les besoins afin de les mettre en production et avoir toujours en tête la démographie de notre pays.
Gilles JEAN-BAPTISTE préconisa « la stratégie de contrepouvoir », avancée par le PALIMA, à appliquer partout où nous pouvons agir.
Selon lui, la production peut être développée dans les quartiers et, chacun à son domicile, a la possibilité d’y participer quel que soit l’espace disponible.
Il termina son exposé en relatant l’inestimable expérience de la SOCOPMA dont il fut l’un des acteurs dans sa période ascendante :
- 10000 tonnes de fruits et légumes sur l’année
- 200 adhérents
- 70 salariés
- Livraisons régulières dans les commerces, les cantines
- Une année de stock (utilisation des techniques de surgélation) démontrant ainsi l’étendue des possibles…
La rédaction