Plutôt que de s’appliquer consciencieusement à résoudre les difficultés de nos aînés(es), la majorité de la CTM a fait le choix malheureux de l’instrumentalisation politicienne de l’Allocation Personnalisée à l’Autonomie (APA).
En témoigne un communiqué tragi-comique faisant état du «Succès de l’opération choc pour le déstockage massif des 2000 dossiers en attente. »
▪️ D’abord 700 ou 2000 dossiers ? Et de quels dossiers s’agit-il ?
Lors de la plénière du 29 novembre 2022, la conseillère exécutive en charge du secteur social évoquait « 2000 dossiers en attente, dont », précisait-elle, « certains remontant au début de l’année 2021 ».
Combien « remontaient » à « début 2021 » ? S’agissait-il de demandes incomplètes ou de dossiers correctement remplis ? Depuis quand étaient-ils déposés à la CTM ? Et combien l’ont été depuis juillet 2021, date d’entrée en fonction de la nouvelle équipe ?
Rappelons que, dans une précédente plénière, le président du conseil exécutif, lui, au contraire de sa conseillère exécutive, annonçait non pas 2000 mais 700 dossiers APA « en attente », à son arrivée. Précisons qu’il en arrive 1000 par mois…
Quel est donc le bon chiffre et pourquoi la conseillère exécutive multiplie-t-elle par 3 aujourd’hui le nombre donné par le PCE ? Pour faire le buzz et donner l’impression d’une activité herculéenne alors même que tout prend du retard à la CTM et que des dossiers aussi importants que la lutte anti-vectorielle ou encore Territoires Zéro Chômeur de Longue durée sont traités avec une rare désinvolture ?
▪️ Incompétence ?
La nouvelle gouvernance est arrivée au pouvoir au début du mois de juillet 2021. Il y a donc 17 (dix-sept) mois !
Il a donc fallu à la conseillère exécutive et à son président -de son propre aveu- 17 mois pour traiter « certains dossiers datant du début de l’année 2021 » ! Quelle performance ! Ça mérite au moins d’être signalé…
Après 17 mois d’exercice du pouvoir, la nouvelle équipe doit s’interroger sur ses propres errements au lieu d’attribuer ses échecs à d’autres : retards dans tous les domaines, mécontentement du personnel et des partenaires de la collectivité, mensonges sur les comptes de la collectivité, incapacité à mettre en œuvre ses promesses de campagne etc…
▪️ Quel bilan (2016-2021) avons-nous laissé concernant le délai de traitement des dossiers APA ?
Tout en prenant des mesures concrètes pour régler rapidement des dossiers trouvés en stock et réduire les délais de traitement des demandes d’APA, nous avons lancé une « Étude de l’action sociale de la CTM », menée par SPQR.
Cette étude a mis en évidence les délais de traitement des dossiers APA de 2013 à 2017 : 6,5 mois en 2013; 5,5 mois en 2015. En 2017, nous étions parvenus à 4,8 mois, malgré « l’augmentation régulière du nombre de demandes de la part des bénéficiaires ».
Des mesures de réorganisation (parapheurs et signatures électroniques, réorganisation du processus, guichet de premier niveau etc…) nous ont permis de réduire encore de manière significative ces délais de traitement.
Ainsi, en janvier 2020, nous étions passés de 5,5 mois en 2015 à 3 mois. L’objectif était de parvenir à 1 mois et dix-huit jours maximum en 2021 pour atteindre le délai requis à partir de la date de complétude des dossiers.
L’impact inédit et désastreux de l’épidémie de Covid sur toutes les administrations, à partir de février 2020, a malheureusement perturbé cette courbe d’amélioration très nette du délai de traitement des dossiers APA entre janvier 2016 et février 2020. Tout a été cependant mis en œuvre pour contenir les effets de cette crise sur notre fonctionnement.
Plus largement, dans le secteur des personnes âgées, nous avons défini des politiques déterminantes pour accompagner nos aînés(es) :
– Élaboration du schéma de l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap,
– Augmentation du tarif de référence de l’APA,
– Revalorisation tarifaire du portage de repas,
– Installation du Conseil Territorial de la Citoyenneté et de l’Autonomie,
– Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie,
– Conférence des financeurs de l’habitat inclusif, pour ne citer que quelques -exemples de l’action menée…
Tels sont les éléments factuels que nous entendions apporter en réponse à cette polémique insipide déclenchée par la majorité en place. Nous incitons ces élus(es) au travail rigoureux et à l’humilité.
En effet, les défis considérables auxquels nous sommes confrontés dans tous les domaines, aujourd’hui, exigent de la part des élus(es) une attitude plus sérieuse et plus responsable. L’action sociale ne saurait être le terrain des petits jeux de l’égo qui sacrifient l’intérêt général aux enjeux personnels.
Francis CAROLE
MARTINIQUE
Jeudi 22 décembre 2022